Le choix du mode de financement est l’une des premières décisions stratégiques pour une start up digitale.
Faut-il s’autofinancer (bootstrapping) ou rechercher des fonds externes ?
Ce choix influence directement la trajectoire de l’entreprise, sa vitesse de croissance, son autonomie et même ses chances de pérennité.
Comme le souligne le blog Hub-grade, il est nécessaire de choisir des solutions de financement adaptées pour assurer le développement et la pérennité du projet.
Beaucoup de créateurs pensent d’ailleurs à tort que lever des fonds est un gage de réussite, alors qu’en réalité ce n’est qu’une option parmi d’autres – tout dépend du projet, des ressources et des ambitions de l’entrepreneur.
Dans cet article, nous explorerons les deux voies (bootstrapping vs. financement externe), leurs avantages et inconvénients respectifs, et des conseils pour vous aider à faire le meilleur choix pour mettre en place votre projet digital.
Bootstrapping, quésaco ?
Le bootstrapping (ou autofinancement) désigne le fait de financer le lancement et la croissance de son entreprise par ses propres moyens, ses propres ressources, sans faire appel à des investisseurs extérieurs.
Il s’agit donc d’utiliser ses ressources personnelles (économies, revenus d’une autre activité) ou les premiers revenus générés par l’entreprise pour réinvestir dans le projet. Cette approche, popularisée aux États-Unis, mise sur une croissance progressive et sur l’autonomie totale dès le démarrage.
Un exemple marquant est la startup française Lemlist, qui a atteint 10 M€ de revenus annuels récurrents en moins de 4 ans sans lever de fonds – allant même jusqu’à refuser une offre d’investissement de 30 M$ pour rester maître de son destin.
Les avantages du bootstrapping
Opter pour le bootstrapping présente de nombreux avantages.
Autonomie et contrôle total
Vous restez seul aux commandes : pas d’actionnaires à convaincre, pas de comptes à rendre à des investisseurs. Cette indépendance financière vous permet de diriger l’entreprise selon votre vision et votre cahier des charges.
En l’absence de contraintes extérieures, le fondateur ou chef de projet digital peut préserver l’esprit initial du projet et prendre des décisions librement. En effet, l’avantage principal de bootstrapper est la liberté financière et le contrôle pour diriger son entreprise selon sa volonté et son savoir-faire.
Flexibilité et innovation
L’autofinancement offre une grande liberté d’action et de création. Vous pouvez pivoter, expérimenter de nouvelles idées, de nouvelles stratégies et ajuster votre modèle sans subir la pression d’autrui.
Cette liberté favorise souvent une meilleure créativité et une focalisation sur l’essentiel du business plutôt que sur la recherche de fonds.
Apprentissage et discipline
En démarrant avec des moyens limités, l’entrepreneur apprend à gérer prudemment ses ressources. Il doit “économiser et investir intelligemment” chaque euro.
Cette discipline financière peut s’avérer bénéfique à long terme, inculquant une culture de la rentabilité dès le départ.
Propriété intégrale des profits
En l’absence d’investisseurs, vous conservez 100 % des parts de l’entreprise. Si le projet réussit, les bénéfices vous reviennent pleinement, sans dilution.
Des success stories comme Spanx ou Patagonia montrent qu’il est possible d’atteindre des centaines de millions de chiffre d’affaires en conservant l’entière propriété de sa société.
Ainsi, la mise en place de bootstrapping pour le lancement d’une activité a pour majeur avantage de vous permettre de conserver flexibilité et autonomie dans votre gestion de projet. Bien évidemment, aucune option n’est 100% parfaite et dépendra de nombreux éléments : compétences humaines, compétences techniques… Jetons un œil aux inconvénients du bootstrapping pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette solution.
Inconvénients du bootstrapping
Le bootstrapping comporte aussi des inconvénients et limites.
Croissance plus lente
Faute de capital abondant, la startup doit avancer à petits pas. La phase de démarrage peut être longue et frustrante, car il faut réaliser beaucoup avec peu de moyens.
Par exemple, il faudra souvent se concentrer d’abord sur un chiffre d’affaires suffisant pour réinvestir, au risque de ralentir d’autres développements.
Ressources limitées
Le manque de fonds se traduit par peu ou pas de personnel au début, peu de budget marketing digital, et l’impossibilité de financer de gros projets de R&D (projet web, réseau social,applications mobiles, site e-commerce, transformation digitale…) .
L’entrepreneur·euse ou directeur·ice du projet doit porter plusieurs casquettes et travailler avec les moyens du bord.
Cette contrainte peut générer une forte pression sur le fondateur qui supporte seul la charge.
Les revenus étant faibles au départ, le dirigeant·e doit souvent accepter une rémunération très modeste en attendant que le business décolle.
Risque personnel élevé
En cas d’échec, les pertes sont supportées directement par le fondateur·ice (économies investies, dettes éventuelles). Bootstrapping signifie « engager sa seule responsabilité en cas d’échec ». Cette pression personnelle peut être difficile à gérer psychologiquement en fonction des obstacles rencontrés ainsi que de la personnalité de chacun et chacune.
Opportunités manquées
Avec un budget serré, il est plus difficile de rivaliser avec des concurrents financés. Certaines opportunités de croissance rapide (lancement international, conquête massive d’utilisateurs) peuvent être impossibles sans apport extérieur. Il arrive aussi qu’un projet doive changer de direction faute de ressources suffisantes.
En somme, l’autofinancement implique de la patience et de la rigueur. Il ne convient pas à tous les projets, mais quand il réussit, il apporte la satisfaction d’une croissance en toute indépendance.
D’ailleurs, il est tout à fait possible de démarrer en bootstrapping puis de recourir à des investisseurs plus tard, une fois l’entreprise sur de bons rails. De nombreux experts conseillent d’essayer de bootstrapper d’abord si on le peut, quitte à chercher des fonds externes ensuite – car l’inverse est plus difficile : « si vous avez déjà cédé des parts à des investisseurs, vous perdez une part de liberté que procure le fait d’être son propre patron ».
Financement externe : options, avantages et inconvénients
Le financement externe consiste à faire entrer des ressources financières d’origine extérieure dans l’entreprise.
Cela peut prendre la forme d’investisseurs en capital (qui obtiennent une part de votre société) ou de prêts (qui devront être remboursés).
Cette “levée de fonds” peut intervenir à différents stades – amorçage, capital-risque, capital-développement – selon l’avancée du projet.
L’idée centrale est qu’un apport d’argent frais va permettre d’accélérer le développement d’un produit, d’un service ou la croissance d’une startup existante.
En contrepartie, les financeurs externes obtiennent généralement des droits (participation au capital, intérêts à rembourser, etc.) et attendent un retour sur investissement.
Les financements externes peuvent prendre différentes formes. Pour un projet digital, on va distinguer plusieurs types de financements externes.
Business angels
Il s’agit d’investisseurs individuels (souvent des entrepreneurs aguerris) qui apportent des fonds et leur expertise. Les business angels investissent généralement au tout début (amorçage) pour des montants plus modestes qu’un fonds de capital-risque. En échange, ils prennent une part du capital.
L’avantage est qu’ils sont souvent plus « flexibles » et patients que les VC, en jouant un rôle de mentor en coulisse.
Toutefois, cela reste une dilution de capital et leurs apports financiers, bien que précieux, sont limités par rapport à un fonds.
Capital-risque (VC)
Les fonds de venture capital investissent des sommes plus importantes dans des startups à fort potentiel de croissance. Faire entrer un VC permet de lever des montants significatifs rapidement, ce qui sert à financer des développements coûteux (tech, marketing à grande échelle, internationalisation, etc.).
En plus de l’argent, un bon VC apporte un réseau d’affaires et des conseils stratégiques, pouvant accélérer le développement de la startup.
En revanche, les VC exigent une part du capital (diluant votre participation) et souvent un droit de regard sur la direction de l’entreprise. Le fondateur doit être prêt à sacrifier une partie du contrôle et à subir la pression d’objectifs élevés (croissance rapide, rentabilité) sous peine de décevoir les investisseurs.
Crowdfunding
Le financement participatif permet de collecter des fonds auprès du public, généralement via des plateformes en ligne. Il peut prendre la forme de préventes (les contributeurs paient pour recevoir le produit plus tard), de dons avec contreparties, ou d’equity crowdfunding (vente de petites parts de la startup au grand public).
Le crowdfunding réussit bien pour tester l’intérêt du marché et gagner en visibilité marketing dès le lancement.
De plus, selon le modèle, il n’implique ni dilution ni dette (par exemple sur Kickstarter, les fonds sont des préachats).
Cependant, ce n’est pas un financement garanti : il faut une campagne très solide et un projet innovant pour atteindre son objectif, sans quoi les fonds promis sont généralement retournés aux contributeurs.
Monter une campagne demande aussi du temps, et les plateformes prennent des commissions, ce qui réduit le montant net récolté.
Prêts bancaires
Les crédits bancaires ou autres prêts professionnels fournissent des fonds en dette. L’avantage principal est que vous conservez 100 % de votre capital : la banque ne prend pas de part de votre startup.
Vous convenez d’un plan de remboursement (souvent avec un différé au début dans le cas de prêts d’amorçage) et cela peut financer du matériel, du recrutement, etc. Toutefois, obtenir un prêt quand on est une jeune entreprise est difficile (les banques demandent des garanties, un business plan solide).
De plus, la charge de la dette et des intérêts pèsera sur la trésorerie de l’entreprise chaque mois, ce qui peut freiner la croissance tant que le prêt n’est pas remboursé.
En somme, le prêt évite la dilution, mais transfère le risque financier sur l’entreprise (voire sur l’entrepreneur s’il a dû se porter garant).
Avantages du financement externe
Malgré leurs différences, ces formes de financement externe partagent des avantages communs pour l’entrepreneur.
Accès rapide à des ressources financières
Le principal atout d’une levée de fonds est d’obtenir un capital important rapidement pour lancer ou développer un projet.
Des fonds extérieurs permettent par exemple de recruter une équipe complète, d’investir dans un développement technologique poussé ou de soutenir une stratégie marketing d’envergure, le tout sans attendre des années de bénéfices.
L’objectif est d’accélérer la croissance de la startup grâce à cet apport.
Beaucoup de jeunes pousses à succès ont emprunté cette voie pour grandir vite : par exemple, Doctolib est devenue la licorne française la plus valorisée après une levée de 500 M€ en 2022 (même si l’entreprise n’est pas encore rentable).
Expertise, réseau et crédibilité
S’associer avec des investisseurs apporte souvent plus que de l’argent.
Un business angel expérimenté ou un VC réputé peuvent offrir de nouvelles compétences, des conseils et des opportunités d’affaires utiles pour la startup.
De même, lever des fonds auprès d’acteurs reconnus confère une certaine crédibilité vis-à-vis des partenaires, clients et médias.
Cela peut ouvrir des portes (mise en relation avec d’autres entrepreneurs, accès à des marchés internationaux, etc.) et rassurer sur le potentiel du projet. En somme, le financement externe peut s’accompagner d’un mentorat et d’une augmentation du réseau professionnel appréciables pour un jeune entrepreneur.
Possibilité de croissance exponentielle
Avec des moyens financiers plus importants, une startup digitale peut envisager des projets ambitieux et viser une croissance très rapide.
C’est souvent indispensable dans les secteurs où il y a un effet d’échelle ou d’urgence à prendre des parts de marché.
Par exemple, pour une application grand public ou une plateforme nécessitant des millions d’utilisateurs, le soutien d’investisseurs aide à financer l’acquisition client massive avant que la concurrence ne s’impose.
Sans financement externe, ce genre de croissance éclair serait difficile à atteindre dans le même laps de temps.
Pas de remboursement immédiat (pour les fonds propres)
Contrairement à un emprunt, les fonds levés auprès d’investisseurs n’entraînent pas de remboursements mensuels. L’argent investi contre des parts n’alourdit pas la trésorerie par des échéances de dette.
Cela permet d’allouer la totalité des fonds au développement. (Notons que ceci ne s’applique pas aux prêts bancaires, mais ces derniers n’impliquent pas de dilution du capital en contrepartie).
Inconvénients du financement externe
Le revers de la médaille, ce sont les contraintes et risques liés aux financements externes.
Perte de contrôle et dilution
L’entrée d’investisseurs signifie que le fondateur n’est plus seul décideur. Une partie du pouvoir de décision diminue, car les nouveaux actionnaires ont leur mot à dire dans les orientations stratégiques.
De plus, les parts du fondateur sont diluées : en partageant le capital, il récupérera une plus petite portion des futurs bénéfices.
Le principal inconvénient d’une levée de fonds est précisément cette perte d’autonomie et de pourcentage de participation suite à l’arrivée de nouveaux associés.
Il peut même y avoir des divergences de vision : les investisseurs peuvent poursuivre des intérêts différents de ceux des fondateurs historiques, ce qui crée des tensions potentiellement néfastes.
Pression des investisseurs
Avoir des comptes à rendre à des financeurs externes ajoute une pression considérable. Il faudra souvent montrer des résultats rapides (croissance du chiffre d’affaires, acquisition utilisateurs, etc.) pour satisfaire les attentes des actionnaires.
Cette quête de performance peut pousser à des décisions orientées court terme pour « faire les chiffres », parfois au détriment d’une vision long terme. Le risque est de se sentir dépossédé de son projet ou contraint d’adopter un rythme non souhaité. Des fondateurs témoignent de cette pression : 75 % des startups financées par du capital-risque ne rendent jamais l’argent des investisseurs selon une étude de Harvard.
Autrement dit, peu d’élus réussissent à croître suffisamment pour combler les attentes, d’où une forte pression pour performer vite.
Processus long et incertain
Trouver des investisseurs prend du temps. Il faut préparer un business plan solide, un pitch convaincant, démarcher de nombreux fonds ou plateformes…
Un tel processus est chronophage et peut durer des mois, sans garantie de succès au bout. Ce temps passé à lever des fonds est autant d’énergie en moins consacrée au développement opérationnel du produit ou du service.
Pour un entrepreneur seul, cela peut représenter une charge importante.
Risques d’une croissance artificielle
Un afflux massif d’argent peut conduire à des écueils. Certaines startups lèvent des montants disproportionnés trop tôt et échouent à les utiliser efficacement – on parle alors de “mort par sur-financement”. Le cas de Jawbone illustre ce piège : cette entreprise d’électronique grand public a levé plus de 900 M$ avant de faire faillite, incapable de rentabiliser ses dépenses excessives.
Plus récemment, l’exemple retentissant de WeWork (espaces de coworking) montre qu’une levée de fonds géante peut précipiter un fiasco : gavée de capitaux, la société a dépensé sans compter pour une rentabilité très insuffisante, menant à une crise et au licenciement de 20 % des effectifs par le fondateur.
Ces cas rappellent qu’une stratégie de financement mal calibrée peut nuire gravement à l’entreprise. Lever des fonds doit rester un choix réfléchi pour éviter “l’effet glouton” d’une hypercroissance incontrôlée.
Par ailleurs, s’habituer à renflouer la caisse auprès des VCs peut entraîner une dépendance et un manque de rigueur budgétaire.
Conseils d’experts : comment choisir l’option adaptée à votre projet
Face à ces deux approches très différentes, comment décider celle qui convient le mieux à votre projet digital ? Il n’y a pas de réponse universelle – le choix dépend de plusieurs facteurs liés à votre contexte. Voici quelques conseils et questions clés, issus d’experts et d’entrepreneurs, pour vous orienter.
Évaluez les besoins de votre projet
Commencez par analyser la nature de votre business. Votre projet requiert-il des investissements lourds dès le départ ? Si oui (par exemple développement technologique coûteux, stock initial important, ou nécessité de conquérir vite un large marché), un financement externe sera sans doute nécessaire pour démarrer sur de bonnes bases.
En revanche, si vous pouvez lancer une première version avec des moyens modestes (MVP, site web, application basique) et l’améliorer au fil des revenus, alors le bootstrapping est envisageable.
Réfléchissez également à votre modèle économique : certains business (ex : logiciels SaaS, services en ligne) peuvent générer du chiffre d’affaires rapidement, ce qui facilite l’autofinancement, alors que d’autres (ex : marketplace nécessitant un effet de réseau) nécessitent de brûler du cash pour atteindre une masse critique d’utilisateurs.
Calculez le capital requis et vos ressources
Estimez le budget minimal pour lancer votre produit dans de bonnes conditions. Si le montant nécessaire est faible, puisez d’abord dans vos ressources propres – « si vous n’avez besoin que d’une petite somme pour démarrer, alors le bootstrapping peut être la meilleure option ».
À l’inverse, si des centaines de milliers d’euros sont indispensables, ne serait-ce que pour développer le prototype et accéder au marché, il faudra sans doute passer par des investisseurs ou des prêts.
Dans cette balance, regardez honnêtement vos moyens personnels : disposez-vous d’économies suffisantes, ou de revenus parallèles, pour financer les premiers mois sans vous mettre en danger ? Si vous avez de quoi voir venir, vous pouvez tenter l’autofinancement.
Sinon, il vaut mieux ne pas risquer sa santé financière et chercher du soutien externe. Parfois, un mélange des deux peut fonctionner (par ex. investir une partie de ses fonds propres puis obtenir un prêt bancaire pour compléter).
Considérez votre profil et vos objectifs
Le choix dépend aussi de qui vous êtes en tant qu’entrepreneur. Préférez-vous travailler en toute autonomie, ou êtes-vous prêt à partager les décisions ? Si garder le contrôle total de votre vision vous tient à cœur et que vous supportez l’idée de grandir lentement, le bootstrapping s’aligne avec vos valeurs.
En revanche, si vous visez une croissance rapide et que collaborer avec des investisseurs ne vous dérange pas, le financement externe peut amplifier votre impact. Posez-vous des questions comme : êtes-vous capable d’accepter de développer l’activité lentement ? Est-il important pour vous d’être le seul décisionnaire ?
Votre tolérance au risque entre aussi en jeu : l’autofinancement engage vos fonds personnels, tandis que l’investissement externe dilue le risque financier (mais ajoute un risque de perte de contrôle).
Pensez aux alternatives et aux étapes
Le dilemme n’est pas forcément binaire. De nombreux entrepreneurs combinent les approches selon les phases du projet. Par exemple, vous pouvez bootstrapper au début pour atteindre un certain jalon (produit fonctionnel, premiers clients) puis lever des fonds ensuite pour accélérer la phase d’expansion. Cette stratégie a l’avantage de prouver votre concept avant de céder des parts – vous négociez d’ailleurs avec les investisseurs en étant en position de force (startup déjà en traction).
À l’inverse, certaines startups lèvent d’abord des fonds d’amorçage (pré-seed/seed) auprès de proches (love money), de concours ou d’accélérateurs, tout en maintenant une approche économe proche du bootstrapping, afin de valider le produit.
Renseignez-vous sur les dispositifs d’aide existants : subventions publiques, prêts d’honneur, incubateurs, etc. En France, des programmes comme la French Tech ou Bpifrance offrent des soutiens financiers ou logistiques qui peuvent réduire le besoin de capitaux externes privés.
Chaque solution a ses propres conditions, mais peut constituer un complément précieux. Enfin, n’hésitez pas à solliciter l’avis d’experts (mentors, entrepreneurs ayant réussi) pour challenger votre stratégie de financement. Leurs retours d’expérience, cas d’études et témoignages vous aideront à mieux peser le pour et le contre en fonction de votre situation spécifique.
En définitive, bootstrapping et financement externe offrent deux trajectoires distinctes pour un projet digital, chacune avec ses atouts et ses contraintes. Le bootstrapping mise sur l’indépendance et la frugalité, au prix d’une progression plus lente et d’un risque financier assumé par le fondateur. À l’inverse, le recours à des investisseurs ou à des prêts apporte des ressources immédiates et un coup d’accélérateur potentiel, en échange d’une partie du contrôle et d’une pression accrue pour obtenir des résultats. Il n’existe pas de solution universelle : le bon choix dépend de la nature du projet, de la personnalité de l’entrepreneur et de ses objectifs de croissance. Comme le résume un expert, « la collecte de fonds doit être un choix, et non une obligation ».
Prenez le temps d’évaluer pragmatiquement vos besoins et vos contraintes. Dans tous les cas, gardez à l’esprit que le succès d’une startup ne se mesure pas à la somme levée, mais à la valeur créée pour vos utilisateurs et clients.
Que vous choisissiez de bâtir pierre par pierre en toute autonomie, ou de vous adosser à des partenaires financiers pour viser la lune, l’important est d’aligner le financement avec la vision et la viabilité de votre projet digital.